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1566581687wpdm_Maguelonne Dejeant-Pons -Un mare di opportunità economia, lavoro e ricerca per una gestione integrata dell'ambiente marino IT EN FR.pdf | Download Share on Facebook |
«Les pays devraient appuyer, le cas échéant, les activités de loisir et de tourisme écologiquement rationnels en s'inspirant de la Déclaration de La Haye sur le tourisme (1989) et des programmes actuels de l'Organisation mondiale du tourisme et du PNUE et en faisant pleinement usage des musées, des sites appartenant au patrimoine, des zoos, des jardins botaniques, des parcs nationaux et des zones protégées».
Programme Action 21, adopté à Rio de Janeiro le 14 juin 1992 par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, chapitre 36 «Promotion de l'éducation, de la sensibilisation du public et de la formation», par. 36.10, g).
Les Statuts du Conseil de l'Europe indiquent que le but de l'Organisation est de réaliser une union plus étroite entre ses Membres afin de sauvegarder et de promouvoir les idéaux et les principes qui sont leur patrimoine commun et de favoriser leur progrès économique et social. Il est prévu que ce but sera poursuivi par l'examen des questions d'intérêt commun, par la conclusion d'accords et par l'adoption d'une action commune dans les domaines économique, social, culturel, scientifique, juridique et administratif, notamment.
La conservation de l'environnement naturel et culturel européen, patrimoine commun des peuples, s'est très vite révélée comme étant l'un des grands problèmes de société auquel l'Europe devrait faire face dans les années à venir. Le Conseil de l'Europe a ainsi été amené à accorder une place particulière à cette question et à développer des actions concernant les éléments, les espaces, les espèces et les biens culturels. La prise en compte des activités humaines et de leurs incidences sur l'environnement étant dans ce contexte indispensable, la question du tourisme en relation avec l'environnement a progressivement été évoquée, puis a fait l'objet de travaux spécifiques.
Composé à l'heure actuelle de quarante et un Etats Membres et appelé à s'élargir prochainement à d'autres Etats de l'Europe orientale, le Conseil de l'Europe tente désormais d'appréhender le phénomène du tourisme ainsi que ses impacts sur l'environnement à l'échelle de la «Grande Europe». Les pressions auxquelles les pays de l'Europe centrale et orientale se trouvent confrontés sont prises en considération.
Les actions entreprises se manifestent par des initiatives de sensibilisation et d'information, des mesures d'orientation politique et administrative, ainsi que par l'instauration d'obligations, grâce à des textes juridiques (conventions, chartes, recommandations ou résolutions). Celles-ci sont menées à différents niveaux : parlementaire (Assemblée parlementaire), local et régional (Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe) et intergouvernemental (Comité des Ministres). Des Conférences de ministres spécialisés se réunissent en vue de définir des lignes directrices de politiques relevant de leur compétence.
Je présenterai tout d’abord les activités menées tout au long de ces dernières années par le Conseil de l’Europe en matière de tourisme durable et respectueux de l’environnement et traiterai ensuite des travaux actuellement en cours dans le cadre de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère.
- ACTIVITES DU CONSEIL DE L’EUROPE EN MATIERE DE TOURISME DURABLE ET RESPECTUEUX DE L'ENVIRONNEMENT
Le constat selon lequel les flux touristiques peuvent occasionner des impacts préjudiciables à l'environnement, tant naturel que culturel, a rapidement été effectué. Plusieurs études ou réunions, ont dès les années 70 signalé ce danger et proposé des solutions. Celles-ci sont reprises dans diverses résolutions et recommandations dont la philosophie générale est résumée dans la Recommandation N° R (94) 7 du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe aux Etats membres sur une politique générale de développement d’un tourisme durable et respectueux de l’environnement. Ces différents textes adoptés à un niveau international n'ont pas de valeur juridique contraignante, mais leur nombre et la similarité de leur contenu, quel que soit le prisme sous lequel le thème «environnement et tourisme» est abordé (aménagement du territoire, conservation, paysages, culture et éthique), permet de se demander s'ils ne constituent pas déjà un droit coutumier international régional. Quatre conventions internationales relatives à la conservation du patrimoine naturel et culturel adoptées dans le cadre du Conseil de l'Europe – Conventions de Berne, de Grenade, de La Valette et de Florence –, ont par ailleurs des incidences significatives dans le domaine du tourisme. Les travaux menés par le Conseil de l’Europe en ce qui concerne le tourisme ont été faits sur la base d’une approche thématique et géographique.
- Approche thématique
- Tourisme et aménagement du territoire
La Conférence européenne des ministres responsables de l'aménagement du territoire (CEMAT) a adopté un programme d'activités orienté vers une analyse prospective des tendances et des développements à long terme sur les plans politiques, économiques et écologiques. La mise en œuvre de ce programme est faite dans le cadre de séminaires axés sur la recherche de solutions susceptibles d'apporter une réponse durable et équilibrée aux différents aspects des nombreux défis pour la société européenne auxquels tous les Etats sont confrontés et pour lesquels la réponse ne peut surgir que d'un consensus international. Un Colloque «Les défis pour la société européenne à l'aube de l'an 2000 : Stratégies pour un tourisme durable et de qualité» organisé à Palerme en 1992, a analysé les solutions possibles pour obtenir un juste équilibre entre le développement du tourisme de masse et les impératifs de sauvegarde du patrimoine architectural et naturel.
Les Principes directeurs pour le développement territorial durable du continent européen adoptés le 8 septembre 2000 dernier à Hanovre par la 12ème CEMAT accordent une place importante aux questions du tourisme qualitatif et durable.
- Tourisme et conservation
- a) Zones côtières et régions maritimes
La Résolution (73) 29 relative à la protection des zones côtières adoptée par le Comité des Ministres, considérait déjà l'état critique d'une grande partie des côtes de l'Europe et l'extrême gravité des destructions et dégradations esthétiques et biologiques dues notamment à l'implantation anarchique des constructions d'immeubles, des industries, des équipements touristiques dans les zones littorales. Elle constate que la situation risque de s'aggraver encore davantage dans l'avenir, compte tenu d'une part de la rareté des zones côtières et de la fragilité du littoral et d'autre part de la concentration croissante d'activités humaines dans ces zones, dont le tourisme. Elle considère en conséquence qu'une protection efficace des côtes implique la prise en compte simultanée d'intérêts et problèmes multiples tels que le maintien des équilibres écologiques et biologiques, la conservation de l'esthétique des paysages et des ressources naturelles, la promotion du développement économique et touristique, et la sauvegarde des zones de l'arrière-pays.
La Recommandation N° R (84) 2 du Comité des Ministres aux Etats membres relative à la Charte européenne de l'aménagement du territoire recommande aux gouvernements de fonder leur politique nationale sur les principes et objectifs énoncés dans la Charte européenne de l'aménagement du territoire, laquelle constate en annexe à propos des régions côtières et des îles : «le développement du tourisme de masse en Europe et des transports ainsi que l'industrialisation des zones côtières, des îles et de la mer nécessitent des politiques spécifiques pour ces régions en vue de leur assurer un développement équilibré et une urbanisation coordonnée en tenant compte des exigences dictées par la protection de l'environnement naturel et des caractéristiques régionales».
La Recommandation N° R (85) 18 du Comité des Ministres aux Etats membres relative aux politiques d'aménagement des régions maritimes souligne que les zones maritimes européennes représentent à la fois un patrimoine naturel fragile et notamment, une zone d'attraction par excellence du tourisme de masse. Elle préconise ainsi une organisation rationnelle du tourisme empêchant que le développement des loisirs n'entraîne des dégradations irréversibles aux précieux espaces naturels de certaines régions côtières européennes. Elle relève qu'une réglementation et, le cas échéant une limitation du tourisme dans des zones déterminées, doivent permettre d'éviter la destruction du milieu naturel et du cadre de vie original de la population et soustraire ainsi le littoral à de nouvelles charges d'ordre écologique et esthétique.
Plus récemment, la Recommandation N°R (94) 7 du Comité des Ministres aux Etats membres sur une politique de développement d’un tourisme durable et respectueux de l’environnement dans les zones côtières, ainsi que le Modèle de loi sur la gestion intégrée des zones côtières et le Code de conduite européen des zones côtières dont le Comité des Ministres a pris note en septembre 1999 en décidant de les transmettre aux Gouvernements pour application, constituent des textes de base fondamentaux.
- b) Régions de montagne
La Charte écologique des régions de montagne, reprise dans la Résolution (76) 34 adoptée par le Comité des Ministres, affirme que le développement du tourisme doit être basé sur une gestion rationnelle des ressources naturelles. Elle reconnaît qu'eu égard à la vulnérabilité des écosystèmes aux activités humaines, il existe des incompatibilités entre ces activités et la protection du patrimoine naturel. Des mesures efficaces, tenant compte des critères écologiques et s'intégrant harmonieusement dans les principes d'un aménagement et d'un développement rationnels doivent de ce fait être prises.
La Déclaration adoptée a l'issue de la Conférence des Régions de l'Arc alpin, réunie à Lugano du 18 au 20 septembre 1978 – à laquelle la Résolution 109 (1979) de la CPLRE se réfère –, a confirmé le rôle du tourisme dans le développement des régions de montagne, mais également la nécessité d'en contrôler le développement pour préserver le cadre de vie des populations locales.
Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe a adopté le 1er juin 1995 la Recommandation 14 (1995) sur la Charte des régions de montagne, qui contient en annexe le texte du projet de Charte. Son article 13 est consacré à la politique touristique et à ses répercussions dans les régions de montagne.
Le projet de Charte sera prochainement examiné par le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe.
- c) Espèces et milieux naturels
La Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe compte actuellement 44 Parties contractantes. Elaborée dans le cadre du Conseil de l'Europe, elle reconnaît que la flore et la faune sauvages constituent un patrimoine naturel d'une valeur «esthétique, scientifique, culturelle, récréative, économique et intrinsèque», qu'il importe de préserver et de transmettre aux générations futures. Chaque Partie contractante s'engage, dans sa politique d'aménagement et de développement et dans les mesures de lutte contre la pollution, à prendre en considération la conservation de la flore et de la faune sauvages. La Convention tente de concilier les activités humaines, dont les activités «récréationnelles» avec la préservation de l'environnement : elle prévoit que les Parties contractantes prennent les mesures nécessaires pour maintenir ou adapter la population de la flore et de la faune sauvages à un niveau qui correspond notamment aux exigences écologiques, scientifiques et culturelles, tout en tenant compte notamment des «exigences économiques et récréationnelles». Lors de sa 13ème réunion, le Comité permanent de la Convention a été notamment amené à interpréter l'expression «exploitation judicieuse de certains animaux et plantes sauvages» utilisée par la Convention, qui permet dans certaines circonstances de déroger à l'obligation de conserver les espèces ou espaces, en considérant qu'elle vise «toute activité autre que la prise et détention des individus d'une espèce, par exemple, la prise des oeufs, l'utilisation de duvet, la vente, le tourisme de vision, etc.».
La Recommandation 1009 (1985) relative au tourisme et à l'agriculture ; développement en harmonie ou en conflit ?, adoptée par la Commission permanente agissant au nom de l'Assemblée parlementaire, recommande aux Comité des Ministres d'inviter les gouvernements membres à œuvrer pour que l'expansion quantitative et souvent inconsidérée du tourisme dans les zones sensibles soit remplacée par une croissance plus qualitative et respectueuse de l'environnement, étroitement liée à l'agriculture et à la sylviculture. Elle lui demande également d'associer l'industrie touristique à ces efforts, et d'envisager les moyens d'obtenir sa contribution financière à certaines dépenses liées à sa «consommation» des sites ruraux.
Un Séminaire des gestionnaires des zones diplômées – espaces ayant obtenu le «Diplôme européen des espaces protégés» du Conseil de l'Europe – sur «Protection de la nature et tourisme dans les zones protégées», s'est ainsi tenu à Bad-Wurzach (Allemagne) en 1991. Cette rencontre, avait pour objet de présenter des modèles de tourisme vert et de montrer comment faire ressortir l'intérêt économique de la protection des sites et encourager ainsi la population locale à œuvrer en faveur de la conservation à long terme du milieu naturel. Elle a permis de dégager des principes et des lignes directrices dont toute politique de gestion du tourisme dans les zones protégées devrait tenir compte.
Plus récemment, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a adopté la Recommandation N° R (95) 10 relative à une politique de développement d’un tourisme durable dans les zones protégées.
La Campagne européenne sur le monde rural qui s'est déroulée en 1987 et 1988 a par ailleurs donné lieu a d'amples réflexions sur le tourisme rural. Une étude «Le tourisme rural en Europe» réalisée à cette occasion met l'accent tant sur la sauvegarde de l'habitat rural que sur la mise en valeur des sites et monuments. Quant à la Déclaration finale du deuxième Colloque sur l'avenir du monde rural «Le défi rural», tenu à Lisbonne en 1987, elle traite à la fois de la protection du patrimoine culturel et rural naturel et du tourisme en espace rural.
La Recommandation N° R ENV (90) 1 du Comité des Ministres aux Etats membres sur la Stratégie européenne de conservation adoptée lors de la 6e Conférence ministérielle européenne sur l'environnement, constate que l'environnement naturel présente un équilibre complexe et délicat qu'il ne faut pas rompre et traite à cet effet tout particulièrement de la question «Loisirs et tourisme». Plusieurs politiques d'action générales accordant une place importante aux espaces naturels et ruraux sont préconisées.
- Tourisme et paysages
Le Conseil de l'Europe a développé un domaine d'activité sur la conservation des paysages qui prend en considération les incidences que le tourisme peut avoir sur la dimension esthétique de l'environnement.
La Charte de Séville du paysage méditerranéen signée à Sienne en 1993 par les régions de l'Andalousie, du Languedoc-Roussillon et de la Toscane, constate que les paysages méditerranéens sont actuellement soumis à des transformations d'ampleur considérable consécutives notamment à l'essor massif du tourisme et des activités de loisir qui touchent les paysages de forte valeur sociale. La Charte considère qu'une politique de conservation et de gestion du paysage dans la zone méditerranéenne devrait notamment veiller à ce que la réalisation des grandes infrastructures de développement touristique intègre la préservation du paysage et, le cas échéant, sa remise en état.
La Convention européenne du paysage, qui ouverte à la signature le 20 octobre 2000 à Florence, fait état de l'intérêt économique que présentent les paysages. La qualité du paysage peut en effet contribuer à créer des activités économiques ou favoriser leur apparition, par exemple dans le domaine des loisirs et du tourisme. Les populations s'intéressent de plus en plus aux activités de loisir liées au paysage et à la nature, notamment dans les zones rurales, dans les montagnes ou sur les littoraux. L'activité touristique a récemment connu un déclin dans les régions où les paysages ont été dégradés par un développement intensif des grandes stations, aussi bien à la mer qu'à la montagne ; la demande sociale s'exerce davantage sur les paysages de nature sauvage ou de campagne.
La Recommandation N° R (95) 9 du Comité des ministres aux Etats membres relative à la conservation des sites culturels intégrée aux politiques du paysage mentionne aussi notamment la nécessité d'associer les professionnels de tourisme aux démarches d'identification du paysage, d'harmoniser les politiques du tourisme et des loisirs avec celles du paysage, et de favoriser une gestion équilibrée des visites de sites avec encouragement de l'accès aux sites localisés hors des grands axes touristiques et la limitation des flux de visiteurs dans les zones déjà trop fréquentées.
- Tourisme, culture et éthique
Le Conseil de l'Europe mène plusieurs actions dans le domaine du tourisme culturel qui rejoignent souvent les préoccupations environnementalistes. De par le fait qu'ils permettent de développer le tourisme, les «Itinéraires culturels européens» contribuent à la préservation de certains sites. Divers projets concernant le tourisme culturel ont eu pour objectif de permettre aux citoyens européens de découvrir, à travers les activités touristiques, les richesses que présente la mosaïque culturelle européenne et de sensibiliser tant les touristes que les autorités locales, régionales et nationales à ces questions.
La Convention de Grenade du 3 octobre 1985 pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l'Europe ainsi que la Convention européenne de La Valette du 16 janvier 1992 pour la protection du patrimoine archéologique contiennent plusieurs dispositions relatives à la «conservation intégrée» par lesquelles les biens culturels sont appréhendés dans leur contexte environnemental. Il est prévu que «Tout en reconnaissant l'intérêt de faciliter la visite par le public des biens protégés, chaque Partie s'engage à faire en sorte que les conséquences de cette ouverture au public, notamment les aménagements d'accès, ne portent pas atteinte au caractère architectural et historique de ces biens et de leur environnement» (article 12 de la Convention de Grenade), et que «Chaque Partie s'engage [...] à faire en sorte que l'ouverture au public des sites archéologiques, notamment les aménagements d'accueil d'un grand nombre de visiteurs, ne porte pas atteinte au caractère archéologique et scientifique de ces sites et de leur environnement» (article 4 de la Convention de La Valette).
Un Séminaire sur «Le tourisme et l'environnement. Vers une nouvelle culture touristique», a été organisé par la Division de la protection et de la gestion de l'environnement du Conseil de l'Europe, à Strasbourg en 1996. Il a eu pour ambition de développer une nouvelle éthique auprès des différents milieux et partenaires concernés par le tourisme dans le sens d'une plus grande prise en compte des considérations environnementales dans les politiques et activités touristiques ainsi que dans les pratiques commerciales. Seul un tourisme bien planifié, respectueux de l'environnement et ayant pour exigence la recherche de la qualité peut en effet être considéré comme un véritable instrument de développement socio-économique. Les thèmes suivants ont été traités : l’accès à l'environnement et gestion des flux touristiques ; l’intégration des structures d'hébergement dans l'environnement et la promotion et commercialisation des produits touristiques fondés sur la mise en valeur du patrimoine local.
Plus récemment, a été adoptée la Recommandation N°R (99) 16 du Comité des Ministres aux Etats membres relative au développement de la formation en gestion de l’environnement des acteurs et des futurs professionnels du tourisme.
Le Conseil de l’Europe a également mené toute une série de travaux concernant en particulier la région de la mer Méditerranée et de la mer Noire et les Pays de l’Europe centrale et orientale (PECO).
- Approche géographique
- La région de la mer Méditerranée et de la mer Noire
Avec l'Assemblée parlementaire, la Conférence permanente des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe développe depuis quinze ans la coopération interrégionale en Méditerranée élargie par la suite à la mer Noire. Quatre Conférences des régions méditerranéennes ont ainsi jusqu'à présent été organisées : à Marseille (France) en 1985, à Malaga (Espagne) en 1987, à Taormina (Italie) en 1993, à Nicosie et Limassol (Chypre) en 1995. Une Conférence concernant la mer Noire et la mer Méditerrannée a été organisée à Marmaris (Turquie) en 1999. Celles-ci ont pris en considération les questions de l'environnement méditerranéen dans leur globalité et traitent donc de la problématique «tourisme-environnement». Le Conseil de l’Europe a par ailleurs organisé quatre Colloques sur «La protection des côtes de la Méditerranée» (Messine (Italie), 1998 ; Izmir (Turquie), 1989 ; L’Escala (Espagne), 1990 ; Bastia, 1991). Le thème du tourisme n'était pas seul concerné, mais a occupé une place importante dans les débats en raison de l'attrait touristique qu'exercent les espaces côtiers méditerranéens
- L'Europe centrale et orientale
Conscient du fait que l'ouverture des frontières à l'Est risquait d'exposer les pays de l'Europe centrale et orientale à un essor touristique incontrôlé entraînant une dégradation de leur environnement naturel, le Conseil de l'Europe a organisé une série de colloques paneuropéens sur le thème «Tourisme et environnement», l'objectif étant de fixer les règles d'un développement harmonieux, préservant et gérant les ressources naturelles, atouts principaux des programmes touristiques.
Un premier Colloque a été organisé à Budapest (Hongrie) en 1991 sur «Développement du tourisme en Europe centrale et orientale et problèmes environnementaux spécifiques». Un deuxième Colloque sur «Développement touristique et protection des deltas» s’est tenu à Bucarest (Roumanie) en 1992. Une troisième rencontre sur «Tourisme de montagne et rôle des parcs naturels régionaux» a eu lieu à Sofia (Bulgarie) dans le Parc national Pirin, en 1993. Un quatrième Colloque s'est tenu en 1994 à Varsovie (Pologne), sur le thème «Forêts d'Europe».
Dans le cadre du Programme d'assistance et de coopération avec les pays d'Europe centrale et orientale, un Colloque portant sur le thème «Développement touristique durable : conciliation des intérêts économiques, culturels, sociaux, scientifiques et environnementaux» a enfin été organisé en 1996 à Maribor, en République slovène.
Le Conseil de l'Europe a enfin engagé certains programmes d'assistance technique concernant le tourisme environnemental, tant naturel (région danubienne et région des Hautes Tatras en République slovaque ; réserve de Bérézinsky en Bélarus ; région de Golem en Albanie), que culturel (Pont du Gard, en France...). Il a plus récemment développé trois projets pilotes en Lettonie, en Roumanie et en Ukraine.
- LES TRAVAUX DE LA STRATEGIE PANEUROPEENNE DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE ET PAYSAGERE
L'action menée par le Conseil de l’Europe dans le domaine environnemental s'inscrit désormais dans le processus de prise en compte de l'environnement au niveau ministériel dans un cadre paneuropéen «Un environnement pour l'Europe». Celui-ci a débuté en 1991 à Dobbris, s'est poursuivi en 1993 à Lucerne, en 1995 à Sofia, en 1998 à Aarhus, au Danemark, et va continuer à Kiev, en Ukraine, en 2002 ou en 2003. Approuvée à Sofia le 25 octobre 1995 par la Conférence ministérielle «Un environnement pour l’Europe», la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère, est mise en œuvre par le Conseil de l'Europe en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Elle poursuit quatre buts :
– réduire sensiblement ou, si possible, éliminer complètement les menaces qui pèsent actuellement sur la diversité biologique et paysagère de l'Europe ;
– consolider la solidité de cette diversité ;
– renforcer la cohérence écologique de l'Europe dans son ensemble ; et,
– accroître considérablement le degré de participation et de sensibilisation du public en ce qui concerne les différents aspects de la diversité biologique et paysagère.
- Les grandes lignes de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère
La Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère vise à enrayer et à inverser la tendance à la dégradation des valeurs inhérentes à la diversité biologique et paysagère du continent européen. 54 Etats participent à sa mise en œuvre. La Stratégie tend a promouvoir une action concertée en vue de protéger la diversité génétique des espèces sauvages et domestiques par des mesures relatives aux habitats, et constitue en ce sens une réponse européenne visant à favoriser l'application de la Convention sur la diversité biologique. Lors de sa 4ème réunion tenue à Riga en mai 2000, le Conseil pour la Stratégie a ainsi réaffirmé que la Stratégie constituait le forum intergouvernemental de coopération en matière de diversité biologique et paysagère à l’échelle européenne. La Stratégie met en effet en place un cadre de coordination et d'unification permettant le renforcement et l'extension des initiatives et des programmes existants. Elle cherche non pas à introduire des programmes ou des réglementations supplémentaires, mais à combler les lacunes dans les domaines où les instruments existants ne sont pas mis en application au maximum de leurs possibilités ou ne répondent pas aux objectifs poursuivis.
La Stratégie vise à favoriser une meilleure prise en compte des considérations liées à l'environnement dans tous les secteurs économiques et sociaux concernés et à faire en sorte que le public soit sensibilisé aux intérêts de la conservation de la nature, qu'il les accepte et qu'il participe à leur défense. Elle a ainsi pour ambition de susciter de la part de différents acteurs identifiés une démarche volontariste. Elle encourage une application plus concertée des politiques, des initiatives, des mécanismes, des fonds, des programmes de recherche scientifique et des informations existants afin de préserver et d'améliorer la diversité biologique et paysagère du continent européen et de ses territoires. Les acteurs à mobiliser sont nombreux. Doivent coopérer, tant les autorités nationales que les organisations internationales et institutions financières, organisations et associations actives dans les secteurs économiques, les entreprises privées, le monde de la recherche, et les organisations ayant un rôle d'information, ainsi que les établissements d'enseignement à tous les niveaux.
Le Plan d'action 1996-2000 comprend douze domaines d'action, le Domaine d'action n° 2 concernant la prise en compte des considérations relatives à la diversité biologique et paysagère dans les secteurs concernés, le tourisme étant tout spécialement visé.
Les activités se déroulent sous la responsabilité du Conseil de l’Europe et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui assurent conjointement le Secrétariat de la Stratégie. Sa mise en œuvre relève par ailleurs du Conseil pour la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (STRA‑CO), composé des représentants des 54 Etats membres de la CEE-NU et d’un certain nombre d’organisations internationales et d’organisations non gouvernementales.
- Les travaux à mener en matière de tourisme
Lors de sa 4ème réunion tenue à Riga en mars 2000, le Conseil pour la Stratégie a adopté le second Plan d’action quinquennal 2001-2005 dont les principaux objectifs sont :
- le développement de la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) à travers le processus de la Stratégie paneuropéenne ;
- l’intégration des questions de diversité biologique et paysagère dans les politiques sectorielles (sont spécialement visés l’agriculture, le tourisme et le transport) ;
- le renforcement des moyens de développement de l’environnement dans les nouveaux Etats indépendants (NEI) ;
- l’accès aux informations et développement de la communication ;
- le développement du Réseau écologique paneuropéen ; et enfin
- la révision, l’évaluation, la surveillance, les comptes rendus et le financement de la Stratégie paneuropéenne.
La Conférence intergouvernementale «La Biodiversité en Europe» qui s’est également tenu à Riga en mars 2000, a tout particulièrement examiné des questions inscrites à l’ordre du jour de la cinquième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP/CBD) tenue à Nairobi en mai 2000.
La question de l’utilisation durable, notamment dans le contexte du tourisme, a tout spécialement été traitée. Les conclusions du Président ont ainsi considéré qu’afin d'atteindre l'objectif d'utilisation durable contenu dans la Convention sur la diversité biologique, il est important de continuer à intégrer la diversité biologique dans les différents secteurs et à impliquer toutes les parties concernées. Les conclusions ont reconnu qu’il convient aussi d’accorder davantage d'attention à l'utilisation de mesures d'incitation économiques, entre autres, en internalisant les coûts environnementaux, en partageant les bénéfices au profit des communautés locales, et en élaborant des indicateurs d'utilisation durable. Les études de cas doivent s'attacher aux connaissances pratiques, et de telles connaissances doivent être mises à la disposition d'un plus grand nombre.
Le tourisme a été considéré comme un secteur important et en pleine croissance dont les conséquences sur l'environnement sont considérables, et qui a besoin d'être encouragé pour véritablement devenir durable. Les conclusions ont considéré que l’on devait se consacrer aux zones particulièrement sensibles et menacées, et faire des efforts pour obtenir la participation de tout acteur concerné. Les conclusions ont par ailleurs indiqué que la Convention sur la diversité biologique devait accepter la proposition de la Commission du développement durable (CDD), à savoir de contribuer à l'élaboration de principes directeurs internationaux s'appliquant aux activités relatives au développement durable. Les conclusions ont mentionné à ce propos que le fait de travailler avec le secteur touristique, en élaborant et en appliquant ces principes en Europe, ainsi qu'en collaborant au niveau international en réaction à l'augmentation du nombre de touristes voyageant à l'étranger, présentait de bonnes opportunités.
Lors de la 5ème Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, les Parties à la Convention ont pris un certain nombre de mesures en faveur de la promotion de l’établissement d’un lien entre la diversité biologique et le tourisme.
La Décision V/25 des Parties a ainsi «souscrit à l’évaluation des liens existant entre la diversité biologique et le tourisme, qui porte sur :
– l’importance économique du tourisme eu égard à ces interactions avec la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique dans l’utilisation durable de ces ressources biologiques ;
les effet potentiels du tourisme sur la diversité biologique, y compris ses effets économiques sociaux et écologiques».
La Décision a aussi recommandé aux Parties, aux gouvernements, à l’industrie du tourisme et aux organisations internationales compétentes, en particulier l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), de prendre cette évaluation pour base de leurs politiques, programmes et activités dans le domaine du tourisme durable et les a encouragés à accorder une attention particulière au fait que l’utilisation durable de la diversité biologique à des fins touristiques constituait un apport aux économies locales davantage tangible, en termes de création d’emplois et de partage des effets bénéfiques. La Décision a en particulier noté que les petites et moyennes entreprises pouvaient jouer un rôle important.
Par cette Décision V/25, les Parties ont aussi accepté l’invitation de participer au travail intergouvernemental sur le développement du tourisme durable engagé par la Commission du développement durable, en particulier en ce qui concerne la diversité biologique, afin de contribuer à l’élaboration de «lignes directrices internationales pour les activités liées au développement d’un tourisme durable dans des écosystèmes et habitats terrestres, marins et côtiers vulnérables présentant une importance majeure pour la diversité biologique et les zones protégées, y compris les écosystèmes fragiles riverains et de montagne», et ont demandé au Secrétaire exécutif de la CBD de préparer une proposition concernant la contribution aux lignes directrices.
Par un courrier du 5 septembre 2000 adressé à M. Tarcisio Bassi, Directeur de l’Environnement et du Développement durable du Conseil de l’Europe, M. Hamidallah Zedan, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, a souligné que la Conférence sur le «Tourisme, Environnement et Emploi», organisée par le Conseil de l’Europe à Berlin du 11 au 13 octobre 2000, présentait un grand intérêt en ce qu’elle contribuait pour les travaux menés au niveau mondial à identifier des éléments de mise en œuvre de la Décision V/25.
Il est à noter que cette décision mentionne en ce qui concerne les «créations d’emploi» que le tourisme génère des possibilités d’emploi dans le secteur et offre diverses opportunités d’affaires. Elle précise aussi que l’intervention des populations dans les activités touristiques peut leur permettre de prendre conscience de l’intérêt qu’il y aurait à conserver leurs zones naturelles.
La Déclaration et les Conclusions de la Conférence Berlin 2000 sont reprises en annexe.
* * *L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit une augmentation sensible des flux touristiques en direction et à l’intérieur de l’Europe au cours des prochaines années, les régions méditerranéennes, les villes historiques, les régions montagneuses et côtières étant principalement concernées. Les rapports «L’environnement de l’Europe», établis par l’Agence européenne de l’environnement, indiquent notamment que :
- le tourisme est une des activités économiques et sociales les plus importantes de l’Union européenne ;
- ses incidences sont accentuées par la concentration des activités touristiques sur de courtes périodes de vacances et sur des zones relativement peu étendues ;
- les conséquences environnementales du ski sont considérables, en particulier dans les Alpes, qui accueillent chaque année plus de 100 millions de touristes ;
- la côte méditerranéenne quant à elle, accueille plus de 157 millions de touristes par an ;
- le tourisme urbain connaît une popularité croissante.
Le nombre de touristes, à la fois «chercheurs» et «consommateurs» d’environnements intacts et préservés ne fait effectivement que croître alors que le nombre des espaces naturels diminue et que, simultanément, les préoccupations économiques et environnementalistes des populations locales s’accentuent. De nouveaux concepts, d’ «éco-tourisme», de tourisme «doux», «alternatif», «intégré», «lent», «de quiétude», «vert», «de vision», «durable et respectueux de l’environnement» apparaissent afin de résoudre cette délicate équation. On constate qu’un tourisme «durable» ou «soutenable» fondé sur le respect de la nature et de l’environnement, peut contribuer de façon positive à la prospérité non seulement de l’industrie touristique en tant que telle, mais aussi à celle des régions concernées et conduire à une plus grande cohésion économique et sociale.
Tirant les conséquences des divers constats effectués quant aux impacts préjudiciables du tourisme, l’Assemblée parlementaire a, dans le cadre de sa Recommandation 1133 (1990) relative aux politiques européennes du tourisme, recommandé au Comité des ministres d’inviter les gouvernements des Etats membres à, notamment :
- promouvoir un tourisme européen de qualité non porteur de destructions, par une meilleure répartition géographique et saisonnière, c’est-à-dire des mesures incitant au tourisme hors saison, à un véritable étalement concerté des vacances en Europe, à la diversification des formes de tourisme – spécialement le tourisme culturel ;
- appliquer des politiques du tourisme et d’emploi des sols qui provoquent le moins de dégâts possible à l’environnement et à l’agriculture, et à évaluer soigneusement l’impact environnemental et social des équipements touristiques avant d’en autoriser la création ;
- promouvoir un tourisme rural qui – dans le respect de l’environnement et de l’identité culturelle locale – puisse réaliser le contrat social qui garantirait, dans une politique rurale européenne intégrée, l’équilibre éco-culturel et social entre ville et campagne, et une agriculture multifonctionnelle et durable ;
- inciter au développement d’une éthique parmi les professionnels du tourisme, dans le respect des droits des consommateurs, et à travailler à une éducation du touriste qui privilégie ses devoirs et développe son sens de la responsabilité vis-à-vis des sites et des lieux visités et des populations rencontrées.
Les Conclusions de la Conférence de Riga, tenue en mars 2000, ont souligné qu’il convient de s’assurer que les considérations relatives à la biodiversité soient très bien intégrées dans le processus de préparation et dans l’ordre du jour de la Conférence «Un Environnement pour l’Europe» qui se tiendra à Kiev en 2003. Le thème central de cette Conférence étant «L ‘intégration de l’environnement dans les politiques sectorielles», il a été proposé que la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (PEBLDS) traite tout particulièrement du tourisme durable.
Références bibliographiques
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Conseil de l'Europe, Actes du Colloque sur les défis pour la société européenne à l'aube de l'an 2000 : stratégies pour un tourisme durable et de qualité, Ed. du Conseil de l'Europe, Coll. Aménagement du territoire, 1992, n° 53, 170 p.
Conseil de l'Europe, Actes du 2ème Colloque paneuropéen sur «Le tourisme et l'environnement», Développement touristique et protection des deltas, Bucarest, septembre 1992, Publications du Centre Naturopa, 137 p.
Conseil de l'Europe, Actes du Séminaire des gestionnaires des zones diplômées «Protection de la nature et tourisme dans les zones protégées», CDPE, PE-S-ZP (92) 50, 1993, 98 p.
Conseil de l'Europe, Deuxième Atelier sur la gestion des zones humides méditerranéennes, Conseil de l'Europe, Strasbourg, T-PVS (93) 4, 1993, 17 p.
Conseil de l'Europe, Actes du 3ème Colloque paneuropéen sur «Le tourisme et l'environnement», Tourisme de montagne et rôle des parcs naturels régionaux, Sofia, octobre 1993, Publications du Centre Naturopa, 65 p.
Conseil de l'Europe, Actes de l'Atelier sur la conservation de la nature en Europe centrale et orientale : situation actuelle, besoins et rôle de la Convention de Berne (Budapest, 15-18 février 1993), Conseil de l'Europe, Strasbourg, Rencontres Environnement, 1994, n° 18, 138 p.
Conseil de l'Europe, Actes du 4ème Colloque paneuropéen sur «Le tourisme et l'environnement», Les forêts d'Europe, Varsovie, septembre 1994, Publications du Centre Naturopa, 76 p.
Conseil de l'Europe, Rapport du Symposium international sur l'interdépendance et le partenariat transméditerranéens (Rome, 1994), Ed. du Conseil de l'Europe, Centre Nord-Sud, 1994.
Conseil de l'Europe, Actes du Symposium sur la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), la Convention sur la diversité biologique et la Convention de Berne : les prochaines étapes (Monaco, 1994), Ed. du Conseil de l'Europe, Strasbourg, Coll. Rencontres Environnement, 1995, n° 22, 153 p.
Conseil de l'Europe, Actes du Colloque sur la protection des espaces côtiers de la mer Adriatique (Tirana, 1994), Ed. du Conseil de l'Europe, Strasbourg, Coll. Rencontres Environnement, 1995, n° 23, 182 p.
Conseil de l'Europe, Patrimoine européen, Division du patrimoine culturel, n° 1-1994, 40 p.
Conseil de l'Europe, Naturopa «Spécial Convention de Berne», 1995, n° 77, 31 p.
Conseil de l’Europe, Tourisme et environnement, Série Questions et réponses, 1997, N° 3, 48 p.
Déjeant‑Pons (Maguelonne), Protection et développement du bassin méditerranéen ‑ Textes et document internationaux, Ed. Economica, Paris, 1987, 414 p.
Déjeant‑Pons (Maguelonne), La Méditerranée en droit international de l'environnement, Ed. Economica, Paris, 1990, 374 p.
Ellul (Anthony), Tourisme et environnement dans les pays européens, Ed. du Conseil de l’Europe, Coll. Sauvegarde de la nature, 1995, 104 p.
Herberich (Anne) - Ministère de l'environnement, Direction de la nature et des paysages, Evaluation environnementale des politiques, plans et programmes touristiques, juin 1996, 154 p.
Herberich (Anne), Formation en environnement pour les professionnels du tourisme, Ed. du Conseil de l’Europe, Coll. Sauvegarde de la nature, 1999, n° 98, 63 p.
Organisation mondiale du tourisme (OMT), Code mondial d’éthique du tourisme, OMT, octobre 1999 (www.world-tourism.org)
United Nations Environment Programme – Industry and environment, «Environmental Codes of conduct for tourism», UNEP, Paris, Technical report n° 29, 1995, 70 p.
Voir aussi les sites internet : http://www.strategyguide.org et www.coe.int
Annexe
CONFERENCE INTERNATIONALE «TOURISME DURABLE, ENVIRONNEMENT ET EMPLOI»
organisée par le Conseil de l’Europe en coopération avec le Ministère de l’Environnement d’Allemagne, avec la participation de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe et du Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux de l’Europe
Berlin, 11-13 octobre 2000
DECLARATION DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE - BERLIN 2000
Déclaration de la Conférence internationale Berlin 2000
Les participants à la Conférence internationale «Tourisme durable, environnement et emploi» réunis à Berlin du 11 au 13 octobre 2000 à l’invitation des autorités allemandes ont placé leur travaux dans l’esprit des valeurs qui animent le Conseil de l’Europe depuis sa création, en se réfèrant notamment à la Déclaration finale du Deuxième Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des Etats membres du Conseil de l’Europe (10-11 octobre 1997), qui
– reconnaît que la cohésion sociale constitue une des exigences primordiales de l’Europe élargie et un complément indispensable de la promotion des droits de l’homme et de la dignité humaine ;
– réaffirme l’importance attachée à la protection du patrimoine naturel et culturel européen et à la promotion de la prise de conscience de ce patrimoine ;
– encourage la compréhension entre les citoyens du Nord et du Sud et la promotion du respect mutuel et de la solidarité entre les peuples.
Ils saluent l’initiative prise par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de lancer une Campagne en 1999-2000 sur le thème de «L’Europe, un patrimoine commun» afin de promouvoir la mise en valeur du patrimoine européen comme facteur de cohésion sociale et de respect de la diversité culturelle et de soutenir des partenariats existants ou à créer entre les administrations, les institutions et l’industrie.
Les participants soulignent l’importance des principes énoncés par la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (PEBLDS) approuvée par la Conférence des Ministres «Un environnement pour l’Europe» à Sofia en 1995, qui œuvre à l’application à l’échelle paneuropéenne des principes de la Convention sur la diversité biologique (CBD). La Stratégie reconnaît la valeur exceptionnelle des paysages, des écosystèmes et des espèces ainsi que leur valeur économique et culturelle et préconise l’adoption d’une approche paneuropéenne pour la préservation et l’utilisation durable des ressources naturelles communes.
Ils se réfèrent également aux Résolutions adoptées à l’issue de la 12e Conférence européenne des Ministres responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT) les 7 et 8 septembre 2000 à Hanovre concernant notamment la mise en œuvre d’une politique de développement durable du territoire apte à concilier les exigences sociales et économiques à l’égard de l’espace avec ses fonctions écologiques et culturelles.
Les participants considèrent que le développement de toutes les formes de tourisme durable peut constituer une contribution au niveau paneuropéen à la mise en œuvre des principes et des préoccupations rappelées ci-dessus.
Ils estiment que toutes les parties prenantes aux politiques de développement touristique dans les Etats membres du Conseil de l’Europe ainsi que des secteurs économiques concernés par le développement du tourisme doivent intégrer les valeurs et principes défendus par le Conseil de l’Europe, notamment en ce qui concerne la cohésion sociale, le respect des populations locales et des spécificités culturelles des communautés d’accueil, le développement local et la création d’emplois stables et équitablement rémunérés, le développement durable de l’espace européen, la protection du patrimoine naturel et culturel, le développement de la coopération transfrontalière.
Dans ce but, les participants soutiennent les initiatives favorables à une concertation régulière des institutions internationales et européennes, des institutions nationales compétentes dans les Etats membres du Conseil de l’Europe, des partenaires économiques du domaine touristique, des représentants des pouvoirs locaux et régionaux en vue de la promotion et de la mise en œuvre au niveau paneuropéen des principes visant à l’encouragement et au développement de toutes les formes du tourisme durable et à leur intégration effective dans les diverses programmations touristiques.
En conséquence, les participants considèrent :
- qu’une action devrait être menée au niveau intergouvernemental paneuropéen en vue de l’élaboration de principes généraux concernant le tourisme durable et l’environnement, adaptés aux différentes régions d’Europe ; que cette action, qui devrait concerner toute forme de tourisme (urbain, rural, côtier et marin, et dans les zones relevant du Réseau écologique paneuropéen), devrait s’inscrire dans les efforts déployés au niveau mondial par la Commission du développement durable (CDD) des Nations Unies et par la Convention sur la diversité biologique (CBD) et en constituer la mise en œuvre au niveau paneuropéen ;
- que ces principes généraux devraient constituer une contribution à l’élaboration des «lignes directrices internationales pour les activités liées au développement d’un tourisme durable dans des écosystèmes et habitats terrestres, marins et côtiers vulnérables présentant une importance majeure pour la diversité biologique et les zones protégées, y compris les écosystèmes fragiles riverains et de montagne», en cours de préparation au niveau mondial par la Convention sur la diversité biologique (CBD) ;
- que les autorités publiques devraient favoriser la mise en place de partenariats, notamment entre le secteur privé et le public afin de créer des «effets-réseau» associant les représentants des institutions publiques, les grandes, petites et moyennes entreprises et les autorités locales afin de tirer parti pour les programmes de préservation du patrimoine naturel et culturel de la dynamique du tourisme ;
- qu’une concertation paneuropéenne de toutes les parties prenantes au développement des formes durables du tourisme – organisations internationales, paneuropéennes, communautaire, institutions nationales compétentes, représentants des divers secteurs industriels du tourisme, organisations non gouvernementales, etc. – devrait être organisée de manière régulière afin de favoriser l’élaboration de positions communes et la mise en œuvre de programmes spécifiques ;
- que ce processus paneuropéen de concertation et d’élaboration des principes généraux – qui pourrait donner lieu à des réunions régulières dont la première pourrait, dans la mesure du possible, se tenir en 2002 au titre des manifestations de l’Année de l’écotourisme des Nations Unies – devrait être conduit par le Conseil de l’Europe dans le cadre de ses programmes de promotion du patrimoine naturel et culturel, notamment dans le cadre des travaux de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (PEBLDS) contribuant au processus des Conférences ministérielles «Un environnement pour l’Europe» (activités en faveur de l’intégration de la préoccupation environnementale dans les divers secteurs économiques), et de la Conférence des Ministres européens responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT) ;
- que le processus de concertation ainsi initié devrait être appuyé par des exemples d’études pilotes à organiser dans des pays de l’Europe centrale et orientale (PECO), dans les Nouveaux Etats indépendants (NIS) et les pays méditerranéens ;
- que les représentants des parlements nationaux ainsi que des autorités locales et régionales d’Europe devraient être étroitement associés à toute activité paneuropéenne intergouvernementale dans ce domaine, par la voie de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe (CPLRE) ;
- qu’un groupe de travail devrait être institué dans le cadre du Conseil de l’Europe afin de travailler sur les indicateurs du tourisme durable et respectueux de l’environnement intégrant notamment les questions du transport, qu’un réseau international d’experts sur la réhabilitation et la restauration du patrimoine naturel et culturel à finalité touristique devrait être mis en place, et qu’un écolabel ou prix européen du tourisme durable devrait être lancé afin de diffuser et de promouvoir les bonnes pratiques ;
- que le Conseil de l’Europe devrait organiser à une date à convenir une Conférence paneuropéenne des ministres responsables du Tourisme et des Ministres responsables de l’Environnement ;
- que les résultats de la Conférence internationale Berlin 2000 devraient être pris en considération dans le cadre de l’Année internationale de la montagne (2002) et portés à la connaissance de la Conférence des Nations Unies Rio+10 (2002), de la 5ème Conférence ministérielle «Un environnement pour l’Europe» (Kiev, 2003) ainsi qu’à la 13e Conférence des Ministres européens responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT) (Ljubljana, 2003).
INTERNATIONAL CONFERENCE “SUSTAINABLE TOURISM, ENVIRONMENT AND EMPLOYMENT”
organised by the Council of Europe in co-operation with the German Ministry of the Environment with the participation of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe and of the Congress of Local and Regional Authorities of Europe
Berlin, 11-13 October 2000
DECLARATION OF THE INTERNATIONAL CONFERENCE - BERLIN 2000
Declaration of the International Conference Berlin 2000
The participants at the international Conference on “Sustainable Tourism, Environment and Development”, held in Berlin on 11, 12 and 13 October 2000 at the invitation of the German authorities, focused on the values the Council of Europe has always defended, with particular reference to the Final Declaration of the Second Summit of Heads of State and Government of the member States of the Council of Europe (10-11 October 1997), in which the Heads of State and Government:
– recognised that social cohesion is one of the foremost needs of the wider Europe and should be pursued as an essential complement to the promotion of human rights and dignity;
– reaffirmed the importance they attach to the protection of Europe’s cultural and natural heritage and to the promotion of awareness of this heritage;
– encouraged understanding between the citizens of the North and the South and the promotion of mutual respect and solidarity among peoples.
The Conference saluted the decision of the Heads of State and Government to launch a campaign in 1999/2000 on the theme “Europe, a common heritage”, with a view to promoting heritage as a factor for social cohesion and respect for cultural diversity, and supporting existing partnerships and those yet to be forged between public authorities, institutions and industry.
The participants highlighted the importance of the principles set forth in the Pan-European Biological and Landscape Diversity Strategy (PEBLDS) endorsed by the Conference of Ministers “Environment for Europe” in Sofia in 1995, whose aim is to apply throughout at pan-European level the principles enshrined in the Convention on Biological Diversity (CBD). The Strategy acknowledges the uniqueness of landscapes, ecosystems and species and their economic and cultural value and recommends a pan-European approach to the preservation and sustainable exploitation of our continent’s natural resources.
They referred also to the Resolutions adopted at the 12th European Conference of Ministers responsible for Regional Planning (CEMAT), held on 7 and 8 September 2000 in Hanover, in particular concerning the implementation of a sustainable spatial development policy reconciling social and economic considerations with the ecological and cultural functions of the landscape.
The participants considered that the development of all forms of sustainable tourism was a means of addressing at pan-European level the principles and concerns outlined above.
They felt that all those involved in tourism development policy in the Council of Europe’s member States and the economic sectors concerned by the development of tourism should integrate the values and principles defended by the Council of Europe, particularly with regard to social cohesion, respect for the local populations and the cultural specificities of the host communities, local development and the creation of steady and fairly paid employment, sustainable spatial development in Europe, protection of the natural and cultural heritage and the development of transfrontier co-operation.
With this aim in mind, the participants supported those initiatives that fostered regular co‑operation among the international and European institutions, the competent national institutions in the Council of Europe’s member States, economic partners in the tourism field and local and regional authority representatives to promote and apply at pan-European level principles aimed at encouraging and developing all sustainable forms of tourism and their effective integration into the different tourism development schemes.
As a consequence the participants considered :
- that an action should be taken at pan-European intergovernmental level to draw up general principles concerning sustainable tourism and environment catering for the various regions of Europe. This initiative, which should concern all forms of tourism (urban and rural tourism, tourism in coastal and marine areas and in the areas to be included in the the Pan-European Ecological Network), should accord with measures taken at global level by the United Nations Commission on Sustainable Development (CSD) and the Convention on Biological Diversity (CBD) and should represent an implementation of these principles and measures at pan-European level;
- that these general principles should be used as a contribution to the “international guidelines for activities related to sustainable tourism development in vulnerable terrestrial, marine and coastal ecosystems and habitats of major importance for biological diversity and protected areas, including fragile riparian and mountain ecosystems”, in preparation at world level by the Convention on Biological Diversity (CBD) ;
- that the public authorities should encourage the setting up of partnerships, especially between the public and private sectors, thus creating a “network effect” embracing representatives of public institutions, large firms, small and medium-sized enterprises and local authorities and ensuring that natural and cultural heritage conservation programmes benefit from tourism dynamics;
- that all stakeholders in the development of sustainable forms of tourism – international, pan-European and EU organisations, relevant national institutions, representatives of the various sectors of the tourist industry, non-governmental organisations and so on – should be consulted on a regular basis to encourage the adoption of a common pan-European standpoint and the implementation of specific programmes;
- that the consultation process and the drawing up of general principles at pan-European level – which could result in regular meetings, the first to be held, if possible, in 2002 within the events organised during the United Nations Ecotourism Year – should be co-ordinated by the Council of Europe under its programmes to promote the natural and cultural heritage, in particular the Pan-European Biological and Landscape Diversity Strategy (PEBLDS) (activities to support the integration of environmental concerns into the various sectors of the economy) and in the working programme of the Conference of European Ministers for Regional Planning (CEMAT);
- that this concertation process be illustrated by pilot studies to be organised in the Eastern and Central European countries, in the Newly Independent States (NIS) and in the Mediterranean states;
- that representatives of Europe’s national parliaments and local and regional authorities should be closely involved in any pan-European intergovernmental activities, through the Parliamentary Assembly of the Council of Europe and the Congress of Local and Regional Authorities of Europe (CLRAE);
- that a group of experts should be set up in the framework of the Council of Europe’s programmes in order to work out indicators for sustainable and environment-friendly tourism integrating inter alia transport problems, to create an international experts network for rehabilitating and restoring the natural and cultural heritage for tourism purposes and that an ecolabel or an European sustainable tourism award should be launched, with the aim of disseminating and promoting good practices in this field ;
- that the Council of Europe should organise at a date to be decided a pan-European conference of Ministers responsible for Tourism and Ministers responsible for Environment;
- that the conclusions of the Berlin 2000 International Conference should be taken into consideration in the framework of the activities to be organised during the International Mountain Year (2002), be brought to the attention of the United Nations Conference Rio+10 (2002), to the 5th Conference of Ministers “Environment for Europe” (Kyiv, 2003) and to the 13th Conference of the European Ministers responsible for Regional Planning (CEMAT) (Ljubljana, 2003).
CONFERENCE INTERNATIONALE «TOURISME DURABLE, ENVIRONNEMENT ET EMPLOI»
organisée par le Conseil de l’Europe, en coopération avec le Ministère de l’Environnement d’Allemagne, avec la participation de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe et du Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux de l’Europe
Berlin, 11-13 octobre 2000
CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE - BERLIN 2000
Les participants à la Conférence internationale «Tourisme durable, environnement et emploi» organisée par le Conseil de l’Europe en coopération avec les autorités allemandes, qui s’est tenue à Berlin du 11 au 13 octobre 2000 remercient les autorités allemandes et particulièrement le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sécurité Nucléaire et l’Agence fédérale de l’Environnement pour leur invitation et pour leur hospitalité.
Les participants expriment également leurs remerciements au Conseil de l’Europe pour les efforts réalisés en vue de l’intégration du patrimoine naturel, culturel et paysager dans les programmes de développement touristique en Europe. Ils manifestent le souhait que le Conseil de l’Europe continue à œuvrer en faveur de la conservation du patrimoine naturel et culturel de l’Europe dans le cadre des programmes de développement touristique.
Les participants formulent également le souhait que les enseignements de la Campagne du Conseil de l’Europe «L’Europe, un patrimoine commun» dans le cadre de laquelle a été placée la Conférence puissent se traduire par des activités spécifiques de promotion du patrimoine naturel et culturel de l’Europe en tant que facteur d’identité commun à tous les Européens.
Les participants soulignent que pour la première fois, une conférence internationale a réuni des représentants gouvernementaux, de parlements nationaux et d’autorités locales et regionales des Etats membres du Conseil de l’Europe ainsi que des représentants de toutes les institutions internationales concernées par le développement durable du tourisme, l’environnement et l’emploi et de l’industrie touristique.
Les participants saluent cette initiative du Conseil de l’Europe qui a ainsi offert une plateforme de discussion et de concertation aux acteurs essentiels dans le domaine du tourisme durable et formulent les observations et conclusions détaillées qui figurent en annexe.
A l’issue de leurs travaux, les participants recommandent :
- qu’une action soit menée au niveau intergouvernemental paneuropéen en vue de l’élaboration de principes généraux concernant le tourisme durable et l’environnement, adaptés aux différentes régions d’Europe ; que cette action, qui devrait concerner toute forme de tourisme (urbain, rural, côtier et marin, dans les zones relevant du Réseau écologique paneuropéen), devrait s’inscrire dans les efforts déployés au niveau mondial par la Commission du développement durable (CDD) des Nations Unies et par la Convention sur la diversité biologique (CBD) et en constituer la mise en œuvre au niveau paneuropéen ;
- que ces principes généraux constituent une contribution à l’élaboration des «lignes directrices internationales pour les activités liées au développement d’un tourisme durable dans des écosystèmes et habitats terrestres, marins et côtiers vulnérables présentant une importance majeure pour la diversité biologique et les zones protégées, y compris les écosystèmes fragiles riverains et de montagne», en cours de préparation au niveau mondial par la Convention sur la diversité biologique (CBD) ;
- que les autorités publiques favorisent la mise en place de partenariats, notamment entre le secteur privé et le public afin de créer des «effets-réseau» associant les représentants des institutions publiques, les grandes, petites et moyennes entreprises et les autorités locales afin de tirer parti pour les programmes de préservation du patrimoine naturel et culturel de la dynamique du tourisme ;
- qu’une concertation paneuropéenne de toutes les parties prenantes au développement des formes durables du tourisme – organisations internationales, paneuropéennes, communautaire, institutions nationales compétentes, représentants des divers secteurs industriels du tourisme, organisations non gouvernementales, etc. – soit organisée de manière régulière afin de favoriser l’élaboration de positions communes et la mise en œuvre de programmes spécifiques ;
- que ce processus paneuropéen de concertation et d’élaboration des principes généraux – qui pourrait donner lieu à des réunions régulières dont la première pourrait, dans la mesure du possible, se tenir en 2002 au titre des manifestations de l’Année de l’écotourisme des Nations Unies – puisse être conduit par le Conseil de l’Europe dans le cadre de ses programmes de promotion du patrimoine naturel et culturel, notamment dans le cadre des travaux de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (PEBLDS) contribuant au processus des Conférences ministérielles «Un environnement pour l’Europe» (activités en faveur de l’intégration de la préoccupation environnementale dans les divers secteurs économiques), et de la Conférence des Ministres européens responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT) ;
- que le processus de concertation ainsi initié soit appuyé par des exemples d’études pilotes à organiser dans des pays de l’Europe centrale et orientale (PECO), dans les Nouveaux Etats indépendants (NIS) et les pays méditerranéens ;
- que les représentants des parlements nationaux ainsi que des autorités locales et régionales d’Europe soient étroitement associés à toute activité paneuropéenne intergouvernementale dans ce domaine, par la voie de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe (CPLRE) ;
- qu’un groupe de travail soit institué dans le cadre du Conseil de l’Europe afin de travailler sur les indicateurs du tourisme durable et respectueux de l’environnement intégrant notamment les questions du transport, qu’un réseau international d’experts sur la réhabilitation et la restauration du patrimoine naturel et culturel à finalité touristique soit mis en place afin de diffuser et de promouvoir les bonnes pratiques, et qu’un écolabel ou prix européen du tourisme durable puisse être lancé ;
- que le Conseil de l’Europe organise à une date à convenir une Conférence paneuropéenne des ministres responsables du Tourisme et des Ministres responsables de l’Environnement ;
- que les résultats de la Conférence internationale Berlin 2000 soient pris en considération dans le cadre de l’Année internationale de la montagne (2002) et portés à la connaissance de la Conférence des Nations Unies Rio+10 (2002), de la 5ème Conférence ministérielle «Un environnement pour l’Europe» (Kiev, 2003) ainsi qu’à la 13e Conférence des Ministres européens responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT) (Ljubljana, 2003).
ANNEXE
I. Remarques introductives
L’une des conclusions essentielles du Sommet de Rio (1992) était que la protection de l’environnement est en grande partie liée au développement économique et que cette croissance économique doit contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des hommes, sans compromettre la capacité des ressources naturelles de se renouveler.
Le tourisme et l’environnement sont étroitement interdépendants et ont des liens d’une extrême complexité, avec des aspects souvent contradictoires empêchant toute simplification ou schématisation.
La qualité du patrimoine naturel et culturel que ce soit dans les montagnes, dans les espaces côtiers et marins, sur les îles, dans l’espace rural ou en milieu urbain, reste un facteur essentiel de l’attrait d’un site, et partant de sa valeur économique pour le tourisme. Il s’agit souvent d’espaces géographiques fragiles – ou fragilisés par leur exploitation – qui requièrent une gestion et un système de protection, voire de restauration adaptés.
Les atteintes à l’environnement par une concentration importante ou excessive de visiteurs dans des zones et des périodes limitées ainsi que la densité excessive des constructions est, contrairement à l’espace urbain, particulièrement évident et visible dans les espaces naturels. Le tourisme représente un moyen de faire comprendre la complexité des processus de développement, leurs conséquences pour le milieu naturel et par conséquent de recueillir le soutien et l’adhésion des touristes pour les mesures de développement durable et contrôlé, notamment lors de l’évaluation de la capacité de charge d’un lieu.
Les grandes entreprises opérant à l’échelle internationale (telles que les compagnies aériennes et les chaînes hôtelières) exposent les destinations touristiques à une forte pression mais elles ont également, en bien des endroits, assumé un rôle pionnier pour la mise en pratique d’une production respectueuse de l’environnement.
Le développement durable du tourisme, plus encore que dans d’autres secteurs économiques, soulève la question de la qualité de la croissance. La capacité de charge locale étant limitée d’un point de vue environnemental et social, la croissance quantitative atteint elle aussi rapidement ses limites. Les infrastructures du tourisme se trouvent donc dans l’obligation d’évoluer de la croissance quantitative à la croissance qualitative et de créer davantage de valeur ajoutée, ce qui représente un facteur de création d’emplois. Des stratégies économiques de différenciation, de modulation et d’évolution de l’offre doivent être envisagées, ayant toutes un impact – positif ou négatif selon le cas – sur la croissance locale et l’emploi.
Le tourisme est en grande partie une activité économique basée sur la demande : non satisfaite, cette demande ne sera pas renouvelée. La dégradation de l’environnement naturel et culturel induit nécessairement plus ou moins rapidement une baisse de fréquentation d’un tourisme de qualité et une perte graduelle des investissements.
Les possibilités de développement économique continu du tourisme sont liées à la qualité des zones concernées. L’intégration des mesures de promotion de formes durables du tourisme dans la gestion de l’environnement peut également contribuer à former l’opinion publique et à assurer le soutien de l’industrie touristique aux politiques environnementales.
Nature et culture sont souvent étroitement associées dans des programmes de visite touristique et ces deux aspects se conjuguent ou apportent une valeur ajoutée mutuelle. L’intégration de la préoccupation environnementale dans le tourisme culturel, en valorisant la protection de la biodiversité et du paysage représente un élément positif pour ce type de tourisme.
Les activités touristiques durables faisant l’objet d’une planification et d’une gestion appropriée dans les zones protégées représentent un potentiel économique important pour ces espaces. S’agissant souvent de zones rurales, leur effet d’entraînement pour un développement local périphérique est positif en termes d’activités et d’emplois et peut également susciter un effet d’émulation pour la protection des espaces en dehors des zones strictement protégées.
La préservation du patrimoine culturel est encouragée par les programmes de développement touristique, que ce soit en milieu urbain ou rural. Sa réhabilitation s’accompagne fréquemment de la stimulation de l’artisanat local et d’activités économiques liées à la préservation des traditions, coutumes, etc. Le gain s’exprime donc autant dans les valeurs culturelles et les activités qui en découlent qu’en termes économiques et de création d’emplois.
La réhabilitation des patrimoines culturels liés au voyage et aux loisirs offre également une piste de développement local où le tourisme se fondera sur ses propres éléments architecturaux et structurels historiques pour permettre la restauration de techniques et de savoir-faire. Ceci répond à une demande touristique qui renoue avec les exigences de qualité des villégiatures du début du vingtième siècle. Cette demande représente un potentiel de maintien et de création d’emplois, voire d’apparition de nouveaux métiers.
Le tourisme est un moyen d’accès à la culture et à la nature et représente une opportunité d’éducation, de développement et de tolérance mutuelle, de connaissance de cultures et de peuples différents, de familiarisation avec le milieu naturel et le règne animal et végétal.
En Europe, le tourisme consacré au patrimoine naturel et culturel peut aider à forger l’identité européenne et favoriser la prise de conscience d’un patrimoine européen commun.
Les opérateurs du tourisme, les responsables de la conservation du patrimoine naturel et culturel au niveau local et national qui travaillent de concert avec les touristes et les populations locales à l’établissement de partenariats et de moyens effectifs afin d’utiliser le tourisme comme un outil de sensibilisation au patrimoine de l’Europe, à sa diversité culturelle, répondent à une demande souvent exprimée par les touristes eux-mêmes. Par ailleurs, la promotion du patrimoine local représente une opportunité de mettre en lumière différents aspects de l’histoire locale pour les habitants eux-mêmes.
La Conférence de Berlin a illustré la complexité des mécanismes du développement touristique et la multiplicité de acteurs concernés par ce développement.
L’élaboration de politiques et de stratégies touristiques couvrant les nombreux aspects de la question – sociaux, culturels, environnementaux, économiques et spatiaux – et fixant des buts globaux à partir d’objectifs communs et de plans d’action, devrait donner lieu à une concertation et un partenariat de tous les secteurs et acteurs concernés. Cette concertation devra également se faire au niveau paneuropéen, notamment pour associer pleinement les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) et les Nouveaux Etats indépendants (NIS) dont le développement touristique rapide devrait bénéficier d’une orientation vers les principes du développement durable.
Ce processus devrait se développer dans le cadre de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (PEBLDS) et de la Conférence des Ministres européens responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT), avec les instances communautaires concernées, les diverses organisations internationales, les organisations non gouvernementales et les institutions de financement concernées par le sujet ainsi que tous autres partenaires et acteurs intéressés.
II. Conclusions
Les conclusions formulées ci-après par les participants à la Conférence, à l’issue de leurs travaux, se réfèrent :
- aux résultats de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (Rio de Janeiro, 1992) et notamment aux principes du développement durable formulés dans le programme Action 21 ;
- à la Déclaration finale de la Conférence internationale des Ministres de l’environnement sur «Biodiversité et tourisme durable» (Berlin, mars 1997), qui appelait à la préparation de lignes directrices concernant le développement touristique durable dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD) ;
- au rapport de la 5ème Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP/CBD) (Nairobi, 15-26 mai 2000) et plus particulièrement à la Décision V/25 sur «L’évaluation des liens entre le tourisme et la diversité biologique» ;
- aux travaux et décisions de la Commission du développement durable (CDD) des Nations Unies concernant le tourisme durable en vue de la préparation de «lignes directrices internationales pour les activités liées au développement d’un tourisme durable dans des écosystèmes et habitats terrestres, marins et côtiers vulnérables présentant une importance majeure pour la diversité biologique et les zones protégées, y compris les écosystèmes fragiles riverains et de montagne»;
- aux travaux de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), notamment ceux concernant l’adoption d’un Code mondial d’éthique du tourisme, adopté à Santiago du Chili le 1er octobre 1999 ainsi qu’aux conclusions du 3ème Forum international «Parlements et pouvoirs locaux» qui s’est tenue les 15 et 16 mai 2000 à Rio de Janeiro ;
- aux travaux du Bureau international du travail (BIT), notamment la Résolution concernant le développement du tourisme durable adoptée le 16 mai 1997 à Genève par la Réunion tripartite sur les effets des nouvelles technologies sur l’emploi et les conditions de travail dans le secteur de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme ;
- à la Déclaration euro-méditerranéenne sur le tourisme et le développement durable adoptée et signée en 1995 à Hyères-les-Palmiers par les ministres du Tourisme des pays riverains de la Méditerranée, à la Charte du tourisme méditerranéen adoptée par les ministres du Tourisme à Casablanca en 1995 et aux travaux de la Conférence sur le tourisme durable organisée par l’UNESCO à Lanzarote en 1995 ;
- aux principes énoncés dans la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (PEBLDS), approuvée à Sofia le 25 octobre 1995 lors de la 3ème Conférence des ministres «Un environnement pour l’Europe», concernant la prise en compte de considérations relatives à la diversité biologique et paysagère dans les diverses politiques sectorielles susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement et la constitution du Réseau écologique paneuropéen (Lignes directrices générales pour la constitution du Réseau écologique paneuropéen, tel qu’adopté par la Conseil pour la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (STRA-CO) le 21 avril 1999) ;
- aux travaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans le cadre de son Comité du Tourisme en matière de contribution du tourisme à l’économie et à l’emploi ;
- aux travaux du World Travel and Tourism Council, notamment la Déclaration Vilamoura 2000 (12 mai 2000) concernant les possiblités de création d’emplois liés au tourisme durable ;
- aux objectifs communs de la Convention sur la diversité biologique (CBD) et de la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère (PEBLDS) qui fondent l’action du Conseil de l’Europe dans le domaine de la protection de l’environnement et du développement touristique durable ;
- aux activités de l’Union européenne, notamment les activités en faveur de la gestion intégrée de la qualité dans les destinations touristiques côtières, rurales et urbaines ainsi que les résultats de la Conférence de Luxembourg «L’emploi et le tourisme : orientations pour l’action» (4‑5 novembre 1997) et au Séminaire de Lisbonne (9-11 décembre 1999) sur «Le tourisme durable et Natura 2000» ainsi qu’aux Conclusions et Recommandations de son Groupe à haut niveau sur le tourisme et l’emploi (octobre 1998) ;
- aux activités sur la prise en compte de l’environnement naturel et culturel dans les programmes de développement touristique entreprises par le Conseil de l’Europe aux niveaux parlementaire et intergouvernemental ainsi que dans le cadre du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe (CPLRE), de la Conférence des ministres européens responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT) et des Programmes Démosthène de coopération et d’assistance aux pays d’Europe centrale et orientale du Conseil de l’Europe, et en particulier aux Recommandations du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe aux Etats membres concernant les politiques de développement touristique durable et respectueux de l’environnement et l’intégration de la préoccupation environnementale dans la formation des professionnels du tourisme (Recommandations R (94) 7, R (95) 10, R (97) 9 et R (99) 16) ;
- aux conclusions de la Conférence intergouvernementale «Biodiversité en Europe» tenue à Riga du 20 au 23 mars 2000 ;
- à la Campagne du Conseil de l’Europe «L’Europe, un patrimoine commun» (1999‑2000) qui vise à promouvoir la conservation du patrimoine naturel et culturel de l’Europe en vue de stimuler le sentiment d’appartenance de tous les Européens à une même identité européenne et l’intégration de la préservation de ces patrimoines dans les plans de développement.
Les participants à la Conférence constatent et concluent :
- que le tourisme est devenu au cours du XXe siècle l’un des phénomènes économiques et sociaux les plus importants ; sa croissance continue a influencé les modes de vie et transformé l’économie de nombreux pays ;
- que les projections faites par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoient un accroissement important de ce phénomène au XXIe siècle qui ferait du tourisme la principale activité économique au plan mondial ;
- que le tourisme présente en Europe un potentiel de développement économique et social très important ; qu’il présente des opportunités majeures de création d’emploi, notamment dans les régions en retard en ce qui concerne le développement structurel ; que ce développement peut affecter de manière toute particulière les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) et les Nouveaux Etats indépendants (NIS), en raison de l’intérêt suscité par la richesse des cultures et des patrimoines naturels, l’intérêt des touristes pour l’histoire récente et, le cas échéant, la faiblesse des structures de contrôle et de démocratie locale ;
- qu’une condition essentielle du développement du tourisme européen est la mise en œuvre des potentialités du marché intérieur au niveau paneuropéen ; qu’à cet égard les liens entre le développement de l’activité touristique en Europe et les politiques européennes et communautaires en matière de formation, d’environnement, de transport et de soutien à l’aménagement des infrastructures représentent des atouts de développement ;
- que le développement ou le maintien du tourisme repose pour une part très importante sur la préservation d’un environnement attractif qu’il s’agisse de la diversité biologique et paysagère ou de la richesse culturelle du site ;
- que les principes du développement durable respectueux de l’environnement devraient par conséquent être appliqués à tous les programmes de développement afin de conserver intactes les qualités qui sont à la base de l’intérêt des touristes ; que ces principes doivent également être intégrés dans une véritable «culture d’entreprise» de l’industrie touristique ;
- que des stratégies et des plans de développement devront être élaborés avec toutes les parties prenantes en intégrant dès leur conception les spécificités naturelles, culturelles et sociales de l’espace concerné pour en évaluer les potentialités de valorisation économique et les limites à fixer à l’exploitation touristique ; que cette prise en compte devra se faire dans le cadre de concertations préalables impliquant la population locale, sur la base d’évaluations et d’études d’impact sur l’environnement et en prenant en compte le Code mondial d’éthique du tourisme de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) ;
- que les stratégies de développement touristique durable et respectueux de l’environnement devront être adaptées à la diversité du territoire européen et aux spécificités des régions ;
- qu’une attention particulière devra être accordée à la préservation des éléments constitutifs majeurs des paysages et à l’intégration des structures touristiques dans les paysages ;
- que le respect des cultures locales, le maintien des traditions et des savoir-faire, à la fois comme patrimoine identitaire pour les populations locales et comme élément attractif pour le tourisme représentent un aspect majeur dans l’intégration harmonieuse d’un développement touristique dans le tissu socio-culturel du lieu ;
- que l’initiative privée devrait bénéficier d’un soutien public et donner lieu autant que possible à des actions de partenariat public-privé ;
- que l’apport d’avantages économiques et écologiques aux collectivités locales – en termes de création d’emplois, de partage des effets bénéfiques de l’utilisation des ressources touristiques et de valorisation ou restauration de zones urbaines, rurales ou des habitats –, devra représenter une priorité pour les décideurs locaux qui devront y associer les petites et moyennes entreprises locales ;
- que la prise en compte des réalités sociales du pays d’accueil devra être encouragée afin de faire en sorte que le tourisme puisse contribuer à améliorer les conditions de vie des communautés locales ;
- que les impacts socio-économiques et culturels du tourisme devraient faire l’objet de mécanismes de consultation avec les populations et les communautés associées au tourisme, de telle sorte que les effets négatifs puissent être anticipés et corrigés ;
- que la conscience civique de tous, promoteurs et consommateurs de tourisme, devrait être stimulée ; qu’une information, et lorsque cela s’avère nécessaire une formation, appropriées devraient être disponibles à tous les niveaux pour sensibiliser tous les intervenants ainsi que les touristes à la nécessité de la protection du patrimoine naturel, culturel et paysager ;
- que la création de programmes de coopération transfrontalière devrait être encouragée et développée par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales et s’inscrire par conséquent dans les stratégies nationales et régionales d’aménagement du territoire.
INTERNATIONAL CONFERENCE “SUSTAINABLE TOURISM, ENVIRONMENT AND EMPLOYMENT”
organised by the Council of Europe in co-operation with the German Ministry of the Environment with the participation of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe and of the Congress of Local and Regional Authorities of Europe
Berlin, 11-13 October 2000
CONCLUSIONS OF THE INTERNATIONAL CONFERENCE - BERLIN 2000
The participants in the Council of Europe’s International Conference on “Sustainable tourism, environment and employment”, organised by the Council of Europe in co-operation with the German authorities in Berlin from 11 to 13 October 2000, expressed their thanks to the German authorities, in particular to the Ministry for the Environment, Nature Protection and Nuclear Safety and the Federal Environmental Agency, for their invitation and their hospitality.
The participants also wished to thank the Council of Europe for its efforts to ensure the incorporation of the natural, cultural and landscape heritage into tourism development programmes in Europe, and expressed the hope that the Council of Europe would continue to support the conservation of Europe’s natural and cultural heritage through tourism development programmes.
The participants hoped also that the conclusions drawn from the Council of Europe’s “Europe, a common heritage” campaign, of which the conference was part, would give rise to specific activities to promote Europe’s natural and cultural heritage as a common factor in the identity of all Europeans.
The participants underlined that this international conference had gathered for the first time representatives of governments, of national parliaments and of local and regional authorities of the member States of the Council of Europe, together with representatives of all the international institutions working in favour of sustainable tourism development, environment and employment and of the tourism industry.
The participants warmly welcomed this initiative of the Council of Europe which had offered a platform of discussion and concertation to main stakeholders in the field of sustainable tourism. They formulated the observations and conclusions detailed in the appendix to this document.
At the end of the Conference, the participants recommended:
- that an action should be taken at pan-European intergovernmental level to draw up general principles concerning sustainable tourism and environment catering for the various regions of Europe; that this initiative, which should concern all forms of tourism (urban and rural tourism, tourism in coastal and marine areas and in the areas included in the the Pan-European Ecological Network), should accord with measures taken at global level by the United Nations Commission on Sustainable Development (CSD) and the Convention on Biological Diversity (CDB) and should represent an implementation of these principles and measures at pan-European level;
- that these general principles be used as a contribution for the “international guidelines for activities related to sustainable tourism development in vulnerable terrestrial, marine and coastal ecosystems and habitats of major importance for biological diversity and protected areas, including fragile riparian and mountain ecosystems”, in preparation at world level by the Convention on Biological Diversity (CBD);
- that the public authorities encourage the setting up of partnerships, especially between the public and private sectors, thus creating a “network effect” embracing representatives of public institutions, large firms, small and medium-sized enterprises and local authorities and ensuring that natural and cultural heritage conservation programmes benefit from tourism dynamics;
- that all stakeholders in the development of sustainable forms of tourism – international, pan-European and EU organisations, relevant national institutions, representatives of the various sectors of the tourist industry, non-governmental organisations and so on – be consulted on a regular basis to encourage the adoption of a common pan-European standpoint and the implementation of specific programmes;
- that the consultation process and the drawing up of general principles at pan-European level – which could result in regular meetings, the first to be held, if possible, in 2002 within the events organised during the United Nations Ecotourism Year – be co-ordinated by the Council of Europe under its programmes to promote the natural and cultural heritage, in particular the Pan-European Biological and Landscape Diversity Strategy (PEBLDS) contributing to the process of the Ministerial Conference “An Environment for Europe” (activities to support the integration of environmental concerns into the various sectors of the economy) and in the working programme of the Conference of European Ministers for Regional Planning (CEMAT);
- that this concertation process be illustrated by pilot studies to be organised in the Central and Eastern European countries (CEE), in the Newly Independent States (NIS) and in the Mediterranean States;
- that representatives of Europe’s national parliaments and local and regional authorities be closely involved in any pan-European intergovernmental activities, through the Parliamentary Assembly of the Council of Europe and the Congress of Local and Regional Authorities of Europe (CLRAE);
- that a group of experts be set up in the framework of the Council of Europe’s programmes in order to work out indicators for sustainable and environment-friendly tourism integrating inter alia transport problems, to create an international experts network for rehabilitating and restoring the natural and cultural heritage for tourism purposes and to launch a ecolabel or an European sustainable tourism award, with the aim of disseminating and promoting good practices in this field ;
- that the Council of Europe organise at a date to be decided a pan-European conference of Ministers responsible for Tourism and Ministers responsible for Environment;
- that the conclusions of the Berlin 2000 International Conference be taken into consideration in the framework of the activities to be organised during the International Mountain Year (2002), be brought to the attention of the United Nations Conference Rio+10 (2002), to the 5th Conference of Ministers “An Environment for Europe” (Kyiv, 2003) and to the 13th Conference of the European Ministers responsible for Regional Planning (CEMAT) (Ljubljana, 2003).
APPENDIX
- Introductory remarks
One of the fundamental conclusions of the Rio Summit (1992) was that environmental protection linked for a large part with economic development and that economic growth must contribute to improving quality of life, without jeopardising the renewability of natural resources.
Tourism and environment are highly interdependent and enjoy an extremely complex relationship, with aspects that are often contradictory, making it impossible to establish simple patterns.
The quality of nature and the landscape, whether in the mountains, coastal and marine areas, on islands or in rural and urban areas, is still an essential aspect of a site’s attractiveness, and hence its economic value for tourism. Such areas are often fragile – or have become fragile as a result of development – and require appropriate management and suitable means of conservation, or restoration.
Environmental damage arising from high or excessive levels of visitors in small areas within a short space of time, and from an excessive concentration of buildings, is particularly evident and visible in natural areas, unlike in urban areas. Tourism is a way of raising awareness of the complexity of development processes and their consequences for the natural environment, and hence encouraging tourists to support and take part in measures to foster sustainable, controlled development, especially with regard to assessing an area’s maximum tourist capacity.
Major firms operating at international level (such as airlines or hotel chains) exert considerable pressure on tourist destinations but, in many locations, have pioneered an environment-friendly approach.
Where the sustainable development of tourism is concerned, quality of growth is even more of an issue than in other economic sectors. Since local areas have a limited ecological and social carrying capacity, quantitative growth also reaches its limits within a short space of time. Tourist facilities are thus required to move from quantitative to qualitative growth, enhancing their own value and creating jobs in the process. Economic strategies to vary, adjust and develop what is on offer must be devised, in each case having an impact, whether positive or negative, on local growth and employment.
Tourism is mainly an economic activity based on demand: if it is not satisfied, the demand will not be renewed. Deterioration of the natural and cultural environment will inevitably lead, sooner or later, to lower visitor levels and a gradual loss of investment.
Opportunities for sustained economic development of tourism depend on the quality of the areas concerned. The incorporation of measures to promote sustainable forms of tourism into environmental management may also help to galvanise public opinion and secure the support of the tourist industry for environmental policies.
Nature and culture are often closely linked in tourist initiatives; these two aspects may be combined or may be mutually enhancing. Integrating environmental concerns into cultural tourism by stressing the value of conserving biodiversity and the landscape will have a positive effect on this form of tourism.
If sustainable tourism initiatives in protected areas are appropriately planned and managed, they are a source of considerable economic potential for these areas. Since schemes of this kind often involve rural areas, they are a positive stimulus to local development in peripheral regions in terms of activities and employment, and may also inspire similar conservation initiatives in areas which do not enjoy official protected status.
Conservation of the cultural heritage is encouraged by tourism development programmes in urban and rural areas alike. Restoration of this heritage frequently leads to a revival in local craft industries and economic activities concerned with the preservation of traditions, costumes and so on. Such programmes are therefore beneficial both in terms of cultural values and related activities, and in economic and job-creation terms.
Restoration of travel- and leisure-related features of the cultural heritage is another potential source of local development, in which tourism draws on its own historical qualities, both architectural and structural, to encourage the revival of techniques and skills. This meets tourists’ demands for a return to the quality requirements which prevailed in tourism at the beginning of the 20th century, and offers potential for preserving and creating jobs or developing new trades.
Tourism provides access to culture and nature, as well as opportunities for education, development and mutual tolerance, increased knowledge of different cultures and peoples, and greater awareness of the natural environment and the animal and plant kingdoms.
In Europe, forms of tourism which focus on the cultural and natural heritage can help forge a European identity and generate awareness of a common European heritage.
Efforts by the tourist industry and those in charge of conserving the natural and cultural heritage at local and national level to co-operate with tourists and the local community in forming partnerships and practical means of using tourism to raise awareness of Europe’s heritage and cultural diversity meet a demand often expressed by tourists themselves. Promoting the local heritage is also a means of shedding light on various aspects of local history for the residents themselves.
The Berlin Conference has highlighted the complex nature of tourism development processes and the variety of spheres concerned by this form of development.
The process of devising tourism policies and strategies encompassing the many aspects involved – social, cultural, environmental, economic and spatial – and setting overall targets based on common objectives and action plans, should entail co-operation and partnership between all the sectors and forces concerned. There should also be co-operation at pan-European level, especially as a means of fully involving the countries of Central and Eastern Europe (CEE) and the New Independent States (NIS), where the rapid development of tourism should be assisted in moving towards the principles of sustainable development.
This process could be developed under the Pan-European Biological and Landscape Diversity Strategy (PEBLDS) and the European Conference of Ministers responsible for Regional Planning (CEMAT), the relevant European Union bodies, in co-operation with various international organisations, non-governmental organisations and financial institutions operating in the field, along with any other partners and sectors with an interest in the issue.
II. Conclusions
The conclusions set out below, drawn up by the participants at the end of the conference, refer to:
- the results of the United Nations Conference on Environment and Development (Rio de Janeiro, 1992), in particular the principles on sustainable development set out in the Agenda 21 programme;
- the Final Declaration of the International Conference of Environment Ministers on Biodiversity and Tourism (Berlin, March 1997) which called for guidelines on sustainable tourism development to be drawn up under the Convention on Biological Diversity (CBD);
- the proceedings of the 5th Conference of the Parties to the Convention on Biological Diversity (COP/CDB) (Nairobi, 15-26 May 2000), in particular Decision V/25 on “Assessment of the interlinkages between tourism and biological diversity” ;
- the work and decisions of the United Nations Commission on Sustainable Development (CSD) concerning sustainable tourism, aimed at drawing up “international guidelines for activities to develop sustainable tourism in fragile terrestrial, marine and coastal ecosystems and habitats of major significance to biological diversity and protected areas, including fragile mountain and riverside ecosystems” ;
- the work of the World Tourism Organisation (WTO), in particular the Global Code of Ethics for Tourism, adopted in Santiago (Chile) on 1 October 1999, and the conclusions of the 3rd International Forum on “Parliaments and Local Authorities”, held on 15 and 16 May 2000 in Rio de Janeiro;
- the work of the International Labour Office (ILO), in particular its Resolution concerning the development of sustainable tourism, adopted in Geneva on 16 May 1997 at the Tripartite Meeting on the Effects of New Technologies on Employment and Working Conditions in the Hotel, Catering and Tourism Sector;
- the Euro-Mediterranean Declaration on Tourism and Sustainable Development, adopted and signed in 1995 in Hyères-les-Palmiers by the Mediterranean countries’ ministers for Tourism, the Mediterranean Tourism Charter, adopted in Casablanca in 1995 by ministers for tourism, and the proceedings of the UNESCO-organised World Conference on Sustainable Tourism, held in 1995 in Lanzarote;
- the principles set forth in the Pan-European Biological and Landscape Diversity Strategy (PEBLDS), approved at the 3rd “Environment for Europe” Ministerial Conference in Sofia on 25 October 1995, with regard to the integration of biological and landscape diversity considerations into the various sectoral policies likely to have an environmental impact and with regard to the setting up of the Pan-European Ecological Network (General Guidelines for the development of the Pan-European Ecological Network, as adopted by the Council for the Pan‑European Biological and Landscape Diversity Strategy (STRA-CO) on 21 April 1999);
- the work of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD), through its Tourism Committee, on the contribution of tourism to the economy and employment;
- the work of the World Travel and Tourism Council, in particular the Vilamoura 2000 Declaration (12 May 2000) concerning the job-creation opportunities connected with sustainable tourism;
- the shared objectives of the Convention on Biological Diversity (CDB) and the Pan-European Biological and Landscape Diversity Strategy (PEBLDS), which underpin the Council of Europe’s activities in the field of environmental protection and sustainable tourism development;
- the activities of the European Union, in particular its work to promote integrated quality management in coastal, urban and rural tourist destinations, the conclusions of the Luxembourg Conference on “Tourism and Employment: Guidelines for Action” (4-5 November 1997) and the Lisbon Seminar (9-11 December 1999) on “Sustainable Tourism and Natura 2000”, and the Conclusions and Recommandations of its High Level Group on Tourism and Employment (October 1998);
- the Council of Europe’s activities to integrate the natural and cultural environment into tourism development programmes - carried out at parliamentary and intergovernmental level and through the Congress of Local and Regional Authorities of Europe (CLRAE), the European Conference of Ministers responsible for Regional Planning (CEMAT) and the Council’s Demosthenes co-operation and assistance programmes for central and east European countries – and, in particular, the Recommendations of the Committee of Ministers of the Council of Europe to member States on policies for sustainable and environment-friendly tourism development and on the incorporation of environmental concerns into training for those working in the tourism sector (Recommendations R (94) 7, R (95) 10, R (97) 9 and R (99) 16);
- the conclusions of the Intergovernmental Conference on “Biodiversity in Europe”, held in Riga from 20 to 23 March 2000;
- the Council of Europe’s “Europe, a Common Heritage” campaign (1999-2000), which aims to promote the conservation of Europe’s natural and cultural heritage as a means of encouraging a shared sense of European identity among all Europeans and the incorporation of heritage conservation into development plans.
The Conference participants noted and concluded :
- that during the 20th century, tourism had become one of the most significant economic and social phenomena; its steady growth had influenced ways of life and transformed many countries’ economies;
- that according to forecasts, in particular those of the World Tourism Organisation (WTO), there would be a significant growth in this phenomenon over the course of the 21st century, making tourism the world’s main economic activity;
- that tourism in Europe had vast potential for economic and social development and offers substantial job-creation opportunities, especially in regions that were less advanced structurally; that this development may have a particular effect on Central and Eastern Europe countries (CEE) and New Independent States (NIS), on account of their cultural wealth and the interest it generates, their natural heritage, tourist interest in recent history and, in some cases, the weakness of their systems of supervision and local democracy;
- that making full use of the wider Pan-European internal market potential was a prerequisite for the development of European tourism; accordingly, the whole process was furthered by links between the development of tourism in Europe and policies at pan-European and EU level on training, environment, transport and improving facilities;
- that the preservation of an attractive environment, whether in terms of a site’s biological and landscape diversity or in terms of its cultural wealth, was a highly significant factor in developing or sustaining tourism;
- the principles of environment-friendly sustainable development should consequently be applied to all development programmes in order to preserve those qualities which were fundamental to tourist interest; these principles should also be integrated into a genuine “business culture” for the tourist industry;
- that development strategies and plans should be drawn up in association with all stakeholders, incorporating the area’s specific natural, cultural and social features from the outset in order to assess the potential economic benefits and the extent to which tourism development should be limited; this process should involve prior consultation of the local population and should be based on environmental assessments and impact studies, taking in account the Global Code of Ethics for tourism of the World Tourism Organisation (WTO);
- that strategies to develop sustainable environment-friendly tourism should take due account of the diversity of the European continent and the specific features of its regions;
- that particular attention should be devoted to preserving the main features of the landscape and integrating tourist facilities into the landscape;
- that respecting local cultures and preserving traditions and skills, both as an aspect of the local population’s historical identity and as a tourist attraction, were major factors in the successful integration of tourism development into an area’s socio-cultural fabric;
- that private initiatives should enjoy public-sector backing, giving rise wherever possible to public-private partnership initiatives;
- that the possibility of beneficial effects on the ecology and economy of local collectivities – in terms of job creation, profits from the use of tourist facilities and promotion or restoration of urban and rural areas – should represent a priority for local decision-makers, who should involve local small and medium-sized enterprises in initiatives of this kind;
- that the consideration of social conditions in the host country must be encouraged in order to ensure that tourism may contribute to improving the living standards of the local communities ;
- that the assessment of the socio-economic and cultural impact of tourism should involve consultation of the local population and sectors associated with tourism, so that any negative effects could be anticipated and remedied;
- that civic awareness should be fostered among all those connected with tourism, whether as developers or as consumers; that appropriate information and, where necessary, training, should be available at all levels to alert all those concerned with tourism development, as well as tourists themselves, to the need to protect the natural, cultural and landscape heritage;
- that the public authorities should encourage and extend efforts to set up cross-border co-operation programmes, thereby incorporating them into national and regional spatial planning strategies.
Maguelonne DEJEANT-PONS
Chef de la Division de l'Environnement
et du Développement Durable
Mdp/mareamico 2001
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